Club / Bateau Nautilus Explorer
Y aller Organisation directe avec le bateau.
Vols Paris-Mexico-San Jose Cabo.
Décalage -7h
Meilleure période Croisière de novembre à mai. Baleines à partir de février
Type de plongée Tombant, bord de récif
Points forts Interactions Mantas Géantes ; Dauphins
Points faibles pas de corail, requins décimés
Autre fiche -
Film / Photos oui / non
Commentaires BMPP

Commentaire du 15/04/08 : 

 L’archipel des Revillagigedo (prononcer les « g » comme un « r » mais en se raclant la gorge, à l’espagnole quoi !) se situe à 380km au sud de la Basse Californie, et environ à 500km au large des côtes mexicaines. Elles se composent de 4 iles :

- Isla San Benedicto : ile volcanique dont la dernière éruption remonte aux années 50. Elle s’étend en longueur sur 4.8km sur une largeur de 2.4km.

- Isla Socorro : la plus grande des iles, 16 * 11 km, avec une base navale et une piste d’atterissage (de jour uniquement). De type volcanique également, son point culminant à 1130m a connu son dernier crachat lavesque en 1993.

- Isla Clarion : la plus a l’ouest et non visitée.

- Isla Roca Partida un extraordinaire caillou de 200m de long, 35m de haut, et 75m de large, posé sur un caillou à 80m, lui-même posé sur le fond à 3000m. 

Y aller

Vol Paris-Mexico City en codeshare AF/AeroMexico. A l’aller, vol AeroMexico. Sur ce vol, c’est la pratique nord américaine qui est appliquée en termes de bagages, donc non pas 1 valises, mais 2 de 32kg max !!!!! Quel bonheur !!!! Avion neuf (Boeing 767), pas d’écran individuel, mais bonne nourriture, personnel très présent, choix de films discutables (lol), mais bon, au final une bonne compagnie. Partis de Roissy avec une heure de retard, nous avons atterri pile à l’heure. Nous avions 1h40 de battement entre les deux vols à Mexico-City. Malheureusement, les embouteillages auto bien connus dans cette mégalopole doivent aussi affecter l’aéroport, puisqu’il nous a fallu 30mn pour rejoindre la place de parking. De plus, au passage de l’immigration, il semblait y avoir le même nombre de fonctionnaires affectés par file d’attente, à savoir 2. Or la file d’attente « Diplomates » et « Personnel Navigant » comptait au maximum 4 personnes, contre 250, puis 500 dans la file « Non résidents » !! Autant dire qu’en 20mn, nous avions avancés de 3m. Devant le temps passant, nous avons court circuité les passagers, pris le train pour aller au T1 (il y en a un toutes les 12mn), galopés comme des Carl Lews survitaminés pour arriver au comptoir Mexicana…et s’entendre dire que notre avion avait décollé. Retour au T2, où on nous annonce qu’en raison des vacances de Pâques, tous les vols étaient complets… Heureusement, nous somme tombé sur LA solution miracle : le « Transito Supervisor » (j’ai même son nom !) On le reconnait facilement, il est bien habillé, il rôde dans les halls L1 et L2, et il a une horde de touristes attaché à ses basques !!! N’empêche qu’après avoir mis la main dessus, il a reconnut que sa compagnie et l’immigration étaient responsables de notre loupé. Il s’est approché d’un comptoir et a ordonné au vendeur de nous mettre sur le prochain avion pour San Jose Cabo. Dont acte, manifestement au détriment de deux autres passagers qui ont du être bien surpris le lendemain matin…Je vous passe la suite, à savoir « Mais Ou Sont Passés Les Bagages ??? ». Nous avons réservé notre hôtel pour passer la nuit dans une petite guitoune au rdc du T1 (nous avons été orientés vers le seul hôtel avec des disponibilités). A noter que le personnel au sol a été impeccable, à aucun moment il ne nous a éconduit ; le lendemain matin, la personne de Mexicana s’est franchement bien décarcassée pour retrouver nos valises. Le lendemain, vol à l’heure, bagages quasiment sur le tapis, j’avais commandé un taxi pour l’hôtel où le bateau venait nous chercher. Au retour, étant en avance, on nous a proposé d’avancer notre vol. Nous avons appris par la suite qu’en fait notre vol originel était plein ! Les bagages ont été enregistrée jusqu’à Paris. Détail qui a son importance, car le vol du retour était un vol Air France, et eux, c’est 1 valise de 23kg ! Boeing 777-200 neuf, et en plus nous avons été surclassé, donc retour nickel chrome. Au total, je recommanderais la plus grande prudence sur les vols intérieurs mexicains, et une bonne marge de sécurité à l’aller. Anglais ou espagnols indispensable. 

Le bateau J’en avais entendu parler lors mon voyage aux Galapagos. Il suffit d’aller sur le site, de s’inscrire, et de payer en cb. L’interlocutrice est très réactive, tout est très simple. Le bateau est extrèmement confortable en espace commun (aller sur le site du bateau pour plus de détails), les cabines sont correcte en terme de taille, assez confortables avec deux lits côtes à côtes. Il y a un premier sun deck avec bain bouillonnant, et un deuxième avec des chaises longues, mais un peu bruyant, à cause des systèmes de refroidissement du bateauet des moteurs. L’arrière du navire est occupé par une rampe, sur lequel vient se glisser un grand bateau alu. Il y a en plus 1 ou 2 zodiacs, utilisés en fonction de la météo, du nombre de plongeurs. 

A part des plateformes pour le matériel photo, pas vraiment d’endroits de rangement, pas de places précises pour se changer, ça a été un peu la foire pour les premières plongées, ceci dit, la bateau est grand, même pour une vingtaine de plongeurs. Equipage très présent, chaleureux. Cuisine excellent, américano-mexicaine, mais les muffins tout chauds le matin, je vous dit pas…5 repas copieux par jours (3 + 2snacks). 

Les Plongées. Suite à une forte dépression sur les iles, nous avons du patienter 36h à San Cabo Lucas, et donc nous avons fait 4.5 jours de plongée au lieu de 6j. Il faut 27h de navigation pour arriver aux Revillagigedo, et en moyenne 4/6h pour aller d’une ile à l’autre, en générale de nuit. La mauvaise météo a pas mal brouillé la visibilité. Les briefings sont bien faits et complets. Notamment sur Roca Partida, il nous a été recommandé de ne JAMAIS perdre de vue le rocher. Si nous nous trouvions dans le bleu, la consigne était de remonter immédiatement à la surface, sans passer par la case départ et sans toucher les 20000€ !! Les courants de surface sont trop puissants, la dernière fois, il a fallu 2h30 pour retrouver les étourdis… Température de l’eau à 22° ( et sur une plongée à Perdita, un petit courant froid à 20°). Visi très médiocre les premiers jours sur San Benedicto et Socorro, mais excellente sur Roca Partida. La mise à l’eau se fait à partir des annexes, sauf la dernière journée à San Benedicto, ou la plongée a été libre service, le navire s’étant ancré à moins de 30m du site. Coté sécu, il y a du nitrox payant ($100). Les bouteilles fournies de base sont des 10l alu ou bien des 12l acier à $32 (qui va à la fondation Nautilus pour la préservation des sites). Les plongées se font à une profondeur maximale de 30/35m, pas la peine de descendre plus. Côté sécurité, pas de caisson sur la base de Socorro, et en moyenne 24h pour une évacuation. Sous l’eau, c’est un peu chacun pour soi et chacun fait ce qu’il veut. Par contre le décompte des plongeurs est fait de manière très rigoureuse à la sortie. 

Que voir là bas ?? Eh bien on a vu de tout : dauphins, requins de Galapagos, Marteaux, Silver Tips, Soyeux, dortoirs de Pointes Blanches…mais pas en quantité, et pas souvent. Pas mal de carangues géantes, et de banc de carangues argentées, plus une faune locale du Pacifique Est . 

Les commentaires précédents sur cette destinations mettaient en cause la température de l’eau pour la rareté des pélagiques. D’une part, j’ai eu une eau plus froide, d’autre part, j’ai pu discuter avec une équipe présente sur le bateau venue tourner un film sur la mer de Cortez. L’un des membres de l’équipe, habitant à la Paz depuis 15 ans, m’a confirmé les ravages fait par la pêche dans ce coin. Il y a 10 ans, l’eau bouillonnait de soyeux à Partida, et il y a 5 ans, il y avait des centaines de marteaux. Malheureusement, c’est fini. Il y a 3 ans, ils ont vu un bateau de pêche à Partida massacrer près de 300 marteaux avant que la Navy de Socorro décide d’intervenir… mollement. Il y a encore trois semaines, un autre bateau a été choppé à San Benedicto. A bord et dans ses filets, qques dizaines de cadavres de requins, et malheureusement 4 mantas géantes. Pourtant, les Revillagigedo sont officiellement une réserve et la pêche est interdite. J’ai pas mal discuté avec l’équipe (+/-affiliée au WWF), et avec d’autres personnes à bord. Il n’y a plus, à mon sens, qu’un seul endroit dans le monde ou observer les grands bancs de marteaux : dans le triangle d’or Malpelo/Cocos/Galapagos. Or, il y a une pression phénoménale de la pêche sur ces endroits. Les magouilles déplorables du gouvernement équatorien, le manque de marine du Costa Rica, et le manque de moyens à Malpelo me rendent extrêmement pessimiste. A mon sens, dans 5 ans, il n’y aura plus qu’un endroit au monde ou voir des grands bancs de pélagiques, et là nous pouvons faire quelque chose, c’est en Polynésie française, avec ses bancs de requins gris… 

Ce qui rend néanmoins Revillagigedo spécial, c’est ses plongées Manta. Je pense en toute honnêteté qu’elles sont uniques au monde. D’abord, elles se font en plein eau, entre la surface et 20m (ou plus…) Ensuite, il y a une interactivité incroyable entre plongeur et Manta. Lors du briefing Manta, on nous avait bien précisé les règles à suivre. Tout d’abord, elle est sensible au regard, donc faut la regarder dans le blanc de l’œil ! Ensuite, on peut nager avec elle de très près, en bout d’aile, ou dessus… Il y a une communion qui est très forte. Et si elle le souhaite, elle se glisse au dessus du plongeur. A ce moment là, il est possible qu’elle veuille jouer avec nos bulles… ou bien, il est aussi possible de tendre la main et de la caresser à un endroit très précis…L’ai-je fait ??? Humm, motus et bouche cousue.. Qu’auriez vous fait à ma place ??? 

Sur 2 heures de film, j’ai du ramener 45mn au minimum de mantas. Elles sont noires pour la plupart, la plus grande mesurait environ 5m d’envergure, et il y en a peu. Les 4 perdues il y a trois semaines portent un coup dur à la population des Revillagigedo. En attendant, ce sont des moments fantastiques à vivre avec elles. Cerise sur la gâteau, nous avons vu pas mal de baleines à bosse depuis la surface. En revenant à San Benedicto le dernier jour, une baleine et son baleineau ont composé un super comité d’accueil, passant à moins de 50m du bateau. A deux reprises en plongée, nous avons eu droit au chant des baleines en plongée, et c’est franchement un grand moment.

Conclusion : C'est un peu loin pour pour ce qui reste à voir, mais finalement, qui ne donnerait pas un peu de son temps pour d'aussi belles plongées mantas et dauphins...