Club / Bateau Nasru Ali
Y aller Organisation via T.O.
Vols Paris-Dubai-Male
Décalage +5h
Meilleure période Janvier à Avril
Type de plongée Passes ; Patates, Bord de Lagon
Points forts Passes ; Mantas ; courant
Points faibles Corail peu présent ;  fort courant
Autre fiche -
Film / Photos oui / oui
Commentaires BMPP

Commentaire du 15/04/07 : 

Cinquième croisière aux Maldives en 10 ans, donc j’ai un peu rayonné dans le coin, mais c’est la première fois que je descendais dans le sud. Le jeu en valait-il la chandelle ? 

Arrivée à Roissy 3 heures avant le vol et enregistrement dès l’ouverture au comptoir Emirates. Bien m’en a pris car 10mn après, panne informatique. Il s’en est suivi une pagaille monstre et 1h30 de retard au départ de l’avion. A noter l’indifférence totale d’ADP pour les passagers faisant pour certains plus de 3 heures de queue, notamment les personnes agées. Au lieu de faire des pubs grandiloquentes, ils feraient mieux de soigner leurs clients (sans parler de la solidité des constructions…). Conséquence, pas de boarding pass pour le second vol, et une course digne du 100m à Dubai pour certains afin de chopper le vol à destination de Male. 

Donc vol Emirates Paris-Dubai en 777 avec écran individuel et VOD, c'est-à-dire près de 200 programmes proposés à tout moment. Ca aide vraiment à bien faire passer le temps. Après 6 h de vol, arrivée à Dubai, avec juste 45mn de battement pour prendre le vol suivant, un A320 pour 4h et arrivée à Male à 8h du matin. Avec ces horaires, autant dire qu’il est difficile de pouvoir grappiller quelques heures de sommeil. Au retour, nous partirons de Male à 2h30 du matin en vol de nuit (cette fois ci sans incident d’enregistrement), 3 heures de transit à Dubai et retour en vol de jour vers Paris. Repas corrects à bord, sans pour autant être exceptionnels, possibilité d’avoir des boissons en permanence, avion récent, sans oublier le plus important, l’autorisation d’avoir 30 kg de bagages en soute en tant que plongeur. Le tout fait qu’Emirates est hautement recommandable. Le vol Gan-Male se fera sur une compagnie locale, et Martin nous fera attendre le vol de retour dans un hotel proche de l’aéroport, avec une petit geste commercial au passage très sympathique. 

A Male, nous somme immédiatement pris en main par Karine et François, et amenés sur le Nasru Ali. Bateau de 21m, confortable, nous serons 12 passagers. Les cabines n’ont pas la climatisation, mais personnellement, je n’ai pas souffert de la chaleur en favorisant les courants d’air la nuit. Les cabines arrières sont spacieuses (avec un grand lit en bas et une couchette en haut) mais assez bruyantes avec le générateur derrière la cloison, manifestement pas isolé, et bien sur le moteur. A réserver donc aux dormeurs avec un sommeil de plomb, ou amener des boules quies efficaces. Les cabines avant seront donc a contrario plus silencieuses, mais également plus exigües. Ces détails ont leur importance, dans la mesure où nous feront deux traversées de nuit, une de 9 heures et une de 5 heures. Pas de nitrox à bord. Par contre, l’eau est gratuite !!!!!! Enfin !!!!! 

Arrivant à Male, nous irons donc à destination de Gan, à l’extrême sud des Maldives, au sud de l’équateur. Il y a plus de 500km en ligne directe, plus compte tenu de notre trajet, donc il y aura pas mal de route à faire, au détriment d’une troisième plongée quotidienne, essentiellement durant les 4/5 premiers jours. En plus de K et F, nous aurons aussi à bord Martin, donc 3 guides expérimentés pour 12 plongeurs, que du bonheur !!! Compte tenu de ces éléments, qu’est ce qu’une croisière dans le sud ? 

Après avoir discuté avec mon binôme, il est temps de rappeler les deux principes de base des plongées aux Maldives : il y aura de fortes chances d’avoir du courant (parfois très fort), et il y a des plongées dans les passes. Accessoirement, on pourra ajouter qu’il y a beaucoup de faune et de fortes probabilités (mais rien n’est jamais certain à 100%) de voir du gros, et peu de corail. Le principe annoncé, c’est le gros dans le nord, et les récifs coralliens dans le sud. En fait pas tout à fait. A part les mantas et le requin baleine, nous verrons autant de gros dans le sud que dans le nord. Avec du corail en plus. 

Arrivés dans le sud, nous feront en effet quotidiennement 2 plongées sur passe, puis une plongée récif de corail. Dans les passes, nous aurons parfois du courant, parfois non. A ma grande surprise, la plongée la plus riche en requins gris se fera dans des conditions idéales, c'est-à-dire avec un courant quasi nul. De plus, les passes sont moins profondes que dans le nord, la lèvre se situant souvent dans la zone des 20/25m, ce qui permet de consommer et de saturer moins (le caisson le plus proche est franchement très loin…). Ces passes sont également riches en corail, ce qui rend parfois l’accrochage problématique quand on veut éviter de fracasser les tables d’accropore avec un fort courant. Les plongées corail sur thila ou giri se font principalement à l’intérieur des lagons, souvent sans courant et donc avec une visibilité mauvaise. De très beaux récifs très riches, qui rappellent ceux du sud mer rouge par exemple (donc rien à voir avec l’image habituelle des Maldives), avec toutefois une prédominance du corail dur, même si parfois nous sommes tombés sur des belles gorgones ou des anémones en pagaille. 

Souvent de bonnes surprises côté faune (comme tortues, requin léopard, murènes léopard, mobulas, mantis, ghost pipe fish, etc), parfois un peu tristounet. Beaucoup de juvéniles (Balistes clowns, chirurgiens voiliers, papillons), des balistes bleus en pagaille, napoléons, pointes blanches, murènes, petites carangues, etc.. Certains sites n’ont souvent pas été plongés plus d’une ou deux fois, et même parfois pas du tout. Cet aspect découverte est vraiment très excitant, car on ne sais pas sur quoi on va tomber…

Lors de notre dernière plongée, le site prévu à l’origine a été abandonné pour des raisons de sécurité, et Martin nous a mis à l’eau sur un site inconnu, un tombant en bord de passe. Moralité : une visibilité d’enfer, un poisson feuille (merci Karine), Platax à gogo, un corail magnifique sur des centaines ou milliers de m² (dur et mou), une faune pléthorique, et pour finir, en fin de plongée, une tortue et un vol de 12 raies aigles… 

Sur les passes, nous avons vu des thons en chasse, des carangues argentées ou arc-en-ciel, vivaneaux, barracudas, etc. Parfois du gris – pas systématiquement –, de 10 à 80/100 animaux selon les passes. Pas de marteaux, mais quatre belles rencontres : un gros Mola-mola (env 2.5m de hauteur) au pallier (le 2ème de Martin en 14 ans de Maldives), une belle manta (env 3.5 d’envergure) sur le tombant de Foommulah, comme quoi..Et en surface, un espadon et une baleine… 

Outre leur gentillesse et leur disponibilité, j’ai apprécié l’encadrement de Karine et François sous l’eau, notamment vis-à-vis des plongeurs moins expérimentés. Pour eux, le mot « sécurité » n’est pas un vain mot. Ils sont vraiment top. Et ce qui est génial, c’est l’enthousiasme des trois guides, notamment de Martin, même après toutes les plongées déjà faites là bas. Equipage en or, disponible et souriant, excellent cuisinier. 

Honnêtement, si les premiers jours, j’ai regretté de louper les grandes passes du sud de Male, au total je ne changerais absolument pas mon choix si c’était à refaire, au contraire. Nous étions aux première loges lors de l’incendie d’un bateau italien (tous les passagers et l’équipage étant réfugiés sur le dhoni), ce qui fait réfléchir quand il est fait mention des risques de feu à bord des navires : des flammes de 10m de haut dans un lagon de nuit sont passablement impressionnantes.

Conclusion : On voyage pas mal au détriment de plongées supplémentaires, mais on retrouve du très beau corail dans le sud. Certaines passes on été de toute beauté. Pas aussi peu fréquenté que je pensais, mais pas la foule non plus !!!